dimanche 6 novembre 2011

Candidature à l'élection présidentielle: la nouvelle erreur de Chevènement

Jean-Pierre Chevènement, personnalité estimée à Debout la République qui compte en son sein nombre d’anciens responsables Chevènementistes, a récemment annoncé se porter candidat pour 2012 afin de peser sur la gauche et faire bouger les lignes. Une démarche qui laisse songeur le Délégué National de Debout les Jeunes, Patrick Chambers, qui considère cette candidature comme une "erreur" de la part de l’ancien ministre et actuel sénateur français.
Candidature à l’élection présidentielle : la nouvelle erreur de Jean-Pierre Chevènement
Ainsi, Jean-Pierre Chevènement se lance dans la campagne présidentielle. Ne vous méprenez pas : c’est un homme de qualité, intelligent, cultivé, patriote, pour lequel j’ai le plus grand respect puisque je l’ai soutenu dans le passé.
Son dernier livre "La France est-elle finie ?" est d’ailleurs un ouvrage que je recommande à tous vivement. Et pourtant, je ne peux que regretter sa candidature, qui fait de facto un tort à la France, ce pays qu’il aime sincèrement. "L’enfer est pavé de bonnes intentions" dit-on… A n’en pas douter, la candidature de Jean-Pierre chevènement est pavée d’une erreur rédhibitoire.
Pourquoi cette candidature est-elle une erreur ? Et bien tout simplement parce que le projet que défend Chevènement est déjà porté politiquement et médiatiquement par un autre candidat qui commence à grandir : Nicolas Dupont-Aignan. Peut-être existe-t-il entre ces deux hommes quelques points de divergences sur l’accessoire, mais ne nous y trompons pas : la relocalisation de nos industries, la lutte contre la concurrence déloyale par la mise en place d’un protectionnisme européen sélectif, le refus d’un euro trop cher, le retour d’une Ecole Républicaine garantissant l’égalité des chances, la sauvegarde de nos services publics, la justice sociale, le maintien de nos capacités de Défense Nationale… toutes ces belles idées, mises en pièces par les politiques menées par la gauche et la droite libérales-mondialistes depuis des décennies, sont déjà défendues avec force et courage par Nicolas Dupont-Aignan.
Par définition, une deuxième candidature – qui plus est plus marquée politiquement car bienveillante à l’égard du PS – avec un projet si proche de celui du président de Debout la République ne pourra que diviser le camp des patriotes, alors que tout l’héritage du gaullisme nous apprend qu’il n’est de salut que dans l’union et le rassemblement de tous les français.
La candidature de Jean-Pierre Chevènement affaiblit donc les idées auxquels il croit pourtant sincèrement.
En outre, il évident que ce rassemblement dont la France a tant besoin ne peut se faire que derrière Nicolas Dupont-Aignan. Je vois au moins une raison fondamentale à cela : il s’agit de l’indépendance !
L’indépendance notamment vis-à-vis des forces de régression que sont l’UMP et le PS. Nicolas Dupont-Aignan et son mouvement Debout la République se sont dégagés dès 2007 de toutes les tutelles des partis qui ne défendent plus l’intérêt général. Ne comptez pas sur lui pour lancer en 2012 des appels à un vote qui serait contraire aux idéaux que nous défendons ! Or, M. Chevènement lui, régulièrement ministre de gouvernements "socialistes" depuis 1981, semble croire depuis plus de trois décennies qu’il est utile de se mettre systématiquement à la remorque du PS, avec comme alibi celui de le faire changer "de l’intérieur".
En pratique, M. Chevènement a toujours soutenu en dernier ressort les "socialistes" – y compris contre le camp patriotique - et il appelle encore aujourd’hui à faire gagner "la gauche". En fait, Jean-Pierre Chevènement est dépassé par la recomposition politique qui s’ouvre, et il semble toujours prisonnier d’un schéma gauche/droite obsolète à l’heure de la mondialisation : avec pour preuve la campagne du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, le vote des plans successifs d’aide financière aux banques (et non pas à la Grèce) de ces derniers mois, ou le consensus UMP/PS sur la "rigueur" prétendument "nécessaire". Tout le monde sait que M. Chevènement appellera à voter pour le candidat PS au second tour de l’élection présidentielle. Et tout le monde sait qu’un président issu du Parti Socialiste arrivant au pouvoir trahira instantanément tout ce en quoi M. Chevènement croit au profit de la mondialisation et de l’Europe fédérale que défend François Hollande. Voilà le paradoxe de cette candidature. Voilà son inutilité.
En résumé, M. Chevènement totalise plus de trente années de vie politique marquées par des prises de position très justes, des analyses pertinentes… mais avec peu de résultat. Trente années d’échec, de la part d’un homme pour qui j’ai le plus grand respect. Mais qui se révèle malheureusement un mauvais stratège politique.

Patrick Chambers

7 commentaires:

  1. Je partage entièrement cette analyse.
    JPC casse clairement la dynamique d'une candidature républicaine de rassemblement.
    Toufefois la campagne éléctorale est encore longue. De nombreux changements peuvent survenir.
    Stéphane Chassigneux, DLR 93

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  2. Je me demande aussi s'il ira vraiment au bout. Pas sur qu'il résiste à la pression du PS qui va lui rappeler encore et encore ce fameux 21 avril.
    Anne GINIEIS

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  3. 40 ans d'échecs !!! c'est dur mais à supposer que ce soit vrai à qui imputer ces échecs ? sans doute un peu à JPC et à une stratégie pas toujours claire, mais aussi et surtout aux caciques de la gauche et de la droite qui pendant que JPC alertait sur les dangers de la désindustrialisation de la France en 1982 ne jurait que par la rigueur doloriste ou les privatisations chiraquiennes. Reprenez l'histoire des années 80 et regarder objectivement quel est le seul homme politique a avoir vu juste ? A.Desages

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  4. Le problème c'est que Dupont-Aignan est de droite et que Chevènement reste enfermé dans une logique d'opposition droite-gauche. Il préfèrera toujours s'entendre avec le PS que de s'allier avec DLR. L'union des souverainistes des 2 rives comme on dit, c'est quelque chose qu'il a toujours refusé. En tant qu'ancien militant MDC, je ne le sais hélas que trop bien. Mais il ne représente plus rien. Beaucoup de ses militants et sympathisants (dont moi) ont déjà rejoint Dupont-Aignan après son renoncement de candidature au profit d'une alliance avec le PS en 2007.

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  5. C'est une blague? Le rassemblement des républicains des deux rives, Chevènement l'a réalisé en 2002: il y avait autour de lui des anciens compagnons du Général et de jeunes gaullistes mais pas les députes Dupont-Aignan, Pinte ou Michel Bouvard...

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  6. LP faux: Nicolas Dupont Aignan a soutenu la candidature de JP Chevènement en 2002.
    Ils ont même fait meeting commun en novembre 2007 contre le Traité Européen
    http://www.debout-la-republique.fr/Meeting-commun-de-Chevenement-et,146.html?var_recherche=chv%C3%A8nement%20meeting
    Je rajoute que ne nombreux cadres DLR sont des ex MRC,comme par exemple François Morvan.

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  7. Non ce n'est pas une blague. Je me souviens des déclarations de Chevènement disant qu'il était de gauche et qu'une alliance avec les souverainistes de droite était hors de question. Ce qui à l'époque provoquait un débat au sein du parti.

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