dimanche 6 novembre 2011

L’urgence de résister.

Les évènements de ces 10 derniers jours donnent le tournis .
  Nous avons eu en entrée la tragi- comédie du sommet de Bruxelles au cours duquel Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont allés négocier dans la nuit avec les banquiers . Ces derniers ont certes accepté de renoncer à une partie du remboursement des prêts accordés à la Grèce (abandon qui ne leur coûtera rien grâce au mécanisme d’assurance des CDS – credit default swap), mais sous condition de recapitalisation par les Etats, et en continuant  à verser des bonus extravagants, sans séparer banques de détails et banques d’investissement . Nicolas Sarkozy a d’ailleurs avoué lors de sa lugubre prestation télévisée que les activités de dépôt devaient partager les risques des activités casino, les épargnants apprécieront. Ce sera à n’en pas douter les contribuables qui règleront la facture, l’envolée boursière du lendemain en est d’ailleurs la meilleure preuve
Encore plus grave est d’accepter de sauver l’Euro en faisant appel aux pays émergés (l’Europe étant en voie d’immersion), Chine en tête. ? Il est facile à  la Chine, qui a compris, elle, sous la direction du PCC (Parti Capitaliste Chinois), les véritables ressorts du capitalisme et du développement, qui profite d’une monnaie qu’elle peut maintenir sous-évaluée grâce aux réserves de change qu’elle a accumulées, assortie d’un dumping social et environnemental de voler au secours d’une Europe en voie de désindustrialisation. Selon les règles classiques de la stratégie chinoise définies il y a plus de deux millénaires par Sun Tzu, on ne gagne jamais sur un seul tableau et le bon général est celui qui triomphe sans livrer bataille : La Chine va engranger encore plus de créances en euros qui vont lui permettre de maintenir le Yuan sous-évalué, de profiter de l’euro fort pour écouler sa production sur les marchés européens afin d'achever de casser l’infrastructure industrielle de l’Europe, pour finir par ramasser la mise en rachetant à bas prix ce qu’il nous reste d’entreprises. Qui serait assez stupide pour ne pas s’inquiéter des contreparties qu’exigera l’Empire du Milieu afin d’inonder toujours plus le vieux continent de ses marchandises ? Là aussi les explications de notre Président relèvent d’une naïveté confondante.
Mais voici que quelques jours à peine après qu’on nous ait annoncé une fois de plus que l’Euro, l’Europe et le Monde entier étaient sauvés de la catastrophe ultime le premier ministre grec George Papandréou annonce qu’il va consulter son peuple par référendum, gâchant la mise en scène annoncée du G20. Crime le lèse Merkozy ! Consternation ! Il est vrai que Nicolas Sarkozy se méfie des référendums, le  rejet du TCE  (Traité Constitutionnel Européen) en 2005 l’ayant obligé à des contorsions pour le faire revenir par la fenêtre lisboète. Peu importe que les Grecs soient au bord de la révolte sociale, leur Premier ministre fut convoqué tel un chenapan et  sommé de poser la bonne question pour que le peuple effrayé réponde le OUI obligatoire en Europie. Le sursaut de fierté fut de courte durée, George Papandréou a renoncé au référendum, ne laissant à ses concitoyens que la rue pour exprimer leur désarroi.
Les masques tombent un par un. « L’Europe de la paix et du progrès social » se révèle être désormais un monstre froid technocratique et dictatorial. Pour sauver une monnaie unique délétère et moribonde les gouvernants nous promettent une meilleure gouvernance dont le prix à payer sera des abandons de souveraineté comme l’a avoué François Fillon, doux euphémisme pour mal cacher une dictature. Dictature, oui ,puisqu’une instance hors sol non élue et intouchable juridiquement pourra alors prélever l’impôt. Et ne comptons pas sur ce qu’on nomme encore à tort l’opposition socialiste, la déclaration commune de François Hollande et de Martine Aubry à l’annonce du référendum grec méritant un prix de la meilleure langue de bois, suivi du silence assourdissant pendant le G20 du candidat investi.
Il est maintenant urgent de résister à l’engrenage annoncé. Le plan de rigueur que le premier ministre nous annoncera lundi ne sera que le prélude à d’autres, rigueur qui nous amènera dans le cercle vicieux de la récession, rigueur inutile, rigueur pour sauver une monnaie qui tue notre économie à petit feu. Il est urgent de reprendre en main notre destin, de mettre en place un euro-franc (monnaie commune du type ECU) et d’abroger la loi de 1973 qui nous oblige à emprunter  sur les marchés financiers et bloque ainsi nos investissements indispensables pour l’avenir. Urgent de redevenir une Nation libre qui coopère avec ses voisins européens dans l’intérêt des peuples. Urgent de se protéger par un protectionnisme intelligent pour relocaliser nos industries. Urgent de donner un avenir à nos enfants qui ne soit pas celui d’esclaves.

Anne GINIEIS/ Claude ROCHET

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire